Dans le cas d’une construction neuve ou d’une extension, je suis dans l’obligation d’infiltrer les eaux pluviales sur ma parcelle. 

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Je déconnecte ma gouttière 

De nombreuses solutions existent pour capter l’eau des gouttières et l’utiliser de façon durable et raisonnée sur son terrain.  

Je débranche ma gouttière PDF – 7,75 Mo

Les eaux pluviales doivent être infiltrées sur mon terrain en privilégiant dans cet ordre : 

  1. L’infiltration en surface par des solutions basées sur la nature 
  2. L’infiltration en surface par solution de revêtements perméables
  3. L’infiltration dans le sous-sol par tranchées d’infiltration
  4. L’infiltration dans le sous-sol par puits d’infiltration   

Les solutions fondées sur la nature

Les techniques les plus efficaces et les moins couteuses sont celles appelées « les solutions fondées sur la nature ». Leur principe repose sur le simple fait de laisser s’infiltrer l’eau de pluie qui tombe sur mes toitures, terrasses et voiries, dans les espaces verts à proximité. Ces espaces verts peuvent être formés en léger creux (profondeur maximale de 30 cm). Ou alors il est possible d’ériger une petite diguette en limite de parcelle afin de retenir l’eau de pluie chez moi, et ne pas la faire ruisseler vers la parcelle voisine ou vers la rue. Ces techniques fonctionnent même dans les cas où mon sol est peu perméable (sol argileux ou lœssique). 

Si l’eau de pluie qui tombe sur mes espaces verts s’infiltre, pourquoi ne pourrais-je pas y infiltrer les eaux en provenance de mes toitures et autres surfaces imperméables ? La règle pour que cela fonctionne bien : ne pas trop concentrer l’eau en un seul point mais bien la diffuser sur un maximum de surface perméable. 

Si mon projet le permet et selon la nature du sol, il est conseillé de prévoir entre 10 et 20% de surface d’infiltration par rapport à la surface imperméable associée. Exemple : pour une toiture de 200 m², il faut prévoir à minima 20 m² d’espaces verts pour gérer l’eau de pluie. 

Les revêtements perméables :

Il existe une multitude de revêtements de sol perméables pour mes voiries, chemins d’accès ou terrasses au sol. Si un espace vert à proximité ne permet pas d’infiltrer les eaux pluviales de ma cour par exemple, il est possible de mettre en œuvre un revêtement perméable. 

Ce type de revêtement peut sembler plus onéreux qu’un revêtement imperméable type enrobé (macadam) mais il a l’avantage jouer un rôle 2 en 1 : revêtement de sol et gestion des eaux pluviales. 

À l’inverse du traditionnel enrobé, qui peut sembler moins cher à la mise en œuvre mais qui demande forcément un ou plusieurs caniveaux et des tuyaux ainsi qu’un système d’infiltration des eaux pluviales parfois plus couteux. 

Voici une liste non exhaustive de revêtements perméables : 

  • Les pavés à joints larges engazonnés ou remplis de graviers 
  • Les pavés poreux (confectionnés en béton perméable) 
  • Les enrobés poreux 
  • Les dalles engazonnées 
  • Les résines perméables 
  • Etc… 

NB. : Les revêtements perméables doivent être posés sur des structure drainantes composées de matériaux avec une faible teneur en particules fines qui risqueraient de colmater la structure sous le revêtement perméable, faisant ainsi perdre les bénéfices de cette technique. 

Les tranchées d’infiltration :

La tranchée d’infiltration est une technique efficace mais parfois plus onéreuse que les solutions fondées sur la nature, car elle demande un terrassement plus conséquent et un apport de matériaux. 

Une tranchée plus ou moins profonde (profondeur maximale conseillée 70 cm) et plus ou moins longue est creusé sur le terrain. Cette tranchée est alors remplie de galets drainants insensibles à l’eau (calcaire non adapté) et de granulométrie plutôt importante pour avoir un maximum de vide entre les galets. Ces galets sont emballés dans un géotextile pour la protéger des particules fines du terrain environnant. La tranchée peut ensuite être recouverte de terre végétale et engazonnée pour la rendre invisible depuis la surface. 
Les eaux de gouttières peuvent soit y être rejetées de manière surfacique (un simple coude en pied de gouttière qui oriente les eaux vers la tranchée) soit via un drain de diffusion. 
Cette technique est efficace quelque soit la nature du sol. Dans le cas d’un sol peu perméable il faudra veiller à augmenter la surface d’infiltration, tout comme les solutions fondées sur la nature. 

Les chaussées à structure réservoir : 

Sous les revêtements de voirie, qu’ils soient perméables ou imperméables, il est possible de composer une structure drainante permettant de stocker et d’infiltrer les eaux pluviales de toiture ou de voirie. 
Cette structure est appelée « structure réservoir » car elle joue à la fois le rôle de structure de voirie mais aussi de stockage et d’infiltration des eaux pluviales. 
Il est par exemple tout à fait possible de créer une cour en pavés joints larges laissant s’infiltrer l’eau dans une structure de galets sous-jacents et également d’y injecter les eaux de toitures via un drain de diffusion. 

Les puits d’infiltration :

Il s’agit d’un ouvrage de profondeur variable (entre 3 et 8m), constitué de buses en béton ou en plastique, permettant l’infiltration dans le sous-sol et le stockage temporaire de l’eau de pluie. 
Cette technique est souvent plus couteuse car elle demande un terrassement important et l’apport de matériaux spécifiques. 
Les puits d’infiltration ne sont pas toujours efficaces dans le cas de sol peu perméable car leur surface d’infiltration est limitée. 

Les toitures stockantes et végétalisées : 

Dans le cas d’une maison à toit plat, il est possible de végétaliser sa toiture ce qui permet d’atténuer le pic de débit de pluie vers son système d’infiltration au sol (en plus des autres bénéfices des toitures végétalisées non détaillés ici). 
Sans végétalisation de toiture, il est également possible d’utiliser sa toiture plate comme un volume de stockage de l’eau de pluie. En effet, la rétention d’une lame d’eau de 5 à 7 cm de hauteur avant vidange lente vers son système d’infiltration au sol, permet de se protéger des orages les plus intenses. Des dispositifs très simples existent dans le commerce. 

Protéger ma propriété contre le ruissellement, les inondations et les refoulements 

Du fait du changement climatique, des évènements pluvieux de plus en plus intenses et fréquents sont observés sur notre territoire. 
Le fait d’infiltrer ses eaux pluviales à la parcelle et donc limiter le ruissellement de l’eau vers l’aval, permet de limiter le risque d’inondation. 
Cependant, il y a également lieu de se protéger contre les éventuels ruissellements et forts afflux d’eau qui peuvent provenir de l’amont de ma propriété. 

Voici quelques mesures à mettre en œuvre chez soi pour limiter au maximum de risque d’inondation lors de pluies torrentielles : 

  • S’assurer que les seuils d’entrée de la maison disposent d’un dénivelé positif par rapport au niveau de la chaussée. 
  • Protéger son entrée de cour ou sa descente de garage par un seuil ou bordure haute en entrée de propriété. 
  • Réaliser un aménagement du terrain de façon à éloigner les eaux de ruissellement de la maison. 
  • Equiper individuellement chaque dispositif d’évacuation d’eau situé sous le niveau de la chaussée par un clapet anti-retour (ces clapets sont à entretenir régulièrement). 

Les systèmes de gestion des eaux pluviales à la parcelle doivent être correctement dimensionnés et positionnés de manière à ne pas pouvoir causer de dommages aux personnes et aux biens. Ainsi, il est fortement conseillé de se tourner vers un professionnel compétent qui saura vous guider et qui prendra contact avec le SIVOM en cas de besoin.